jeudi, août 10, 2006

Sans Brouage, pas de Québec !

Originally uploaded by Gengoult.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le blog venu du froid a joué les prolongations...
Initialement conçu comme un objet virtuel à durée de vie limitée (équivalente à la durée de notre aventure québécoise), il a finalement trouvé, avec ma bienveillante complicité, le moyen de survivre en sursis quelques mois de plus (un an, presque jour pour jour, finalement).

Le temps approche donc où il faudra me résoudre à tirer le rideau, et à renvoyer dans les limbes de la toile électronique ces petits billets qui m'ont permis de faire partager, aux proches ou aux moins proches, les joies et les surprises de cette vie outre atlantique.

En attendant cette échéance prochaine (sur laquelle je garde toutefois un contrôle certain ;-)), je souhaite profiter de ce support, qui reçoit encore - à ma plus grande surprise - de régulières visites, pour réparer une injustice.

Au fil de mes conversations avec les Québécois de souche, je me suis aperçu que bien peu savaient où se situait le berceau de leur "capitale nationale", et partant de leur belle province.

Bien sûr, tous ou presque connaissaient l'émissaire de François 1er, Jacques Cartier, avec ses origines Malouines, auxquelles ils ne manquaient pas de rendre un hommage appuyé à l'occasion de leurs séjours dans l'hexagone.
Une manne pour la cité bretonne, qui ne se prive pas d'exploiter cet héritage inespéré.
Tous ou presque toujours savaient qu'ils devaient la création de leur ville historique à un certain Samuel de Champlain... et certains (plus rares) savaient même que Samuel de Champlain agissait sur mandat de Sieur Pierre Duga de Mons. Bien.

Mais pratiquement aucun n'était capable de citer la ville de naissance de Champlain, sans qui, il ne faut pas se le cacher, le Québec ne serait guère plus avancé aujourd'hui qu'il n'était en 1535, après les voyages exploratoires de ce bon Jacques.
Car ce dernier, vexé d'avoir succombé à l'illusion des diamants du Canada, et frustré de n'avoir point débusqué le passage espéré vers la Chine, ne marqua jamais aucune intention de contribuer à l'essor de ces terres lointaines et glacées.
Bien sûr, je n'irai pas jusqu'à soutenir que sans Champlain, le Canada serait encore la terre bénie des seuls amérindiens et des orignaux (le voisin anglo-américain aurait tôt ou tard fait main basse sur les forêts et les lacs), mais j'affirme, sans hésitation aucune, que le Canada français doit essentiellement sont existence et son développement aux efforts de ce bon Samuel.

C'est donc à lui, bien avant Jacques Cartier, que doivent aller les témoignages de reconnaissance des Québécois.
C'est donc dans sa ville natale que doivent absolument se recueillir, en pélerinage plus ou moins spirituel, les québécois en visite en Europe.
Et, coup de bol, la ville de naissance de Champlain est une merveilleuse cité fortifiée encore largement inconnue et donc (ou car) mésestimée, qui a pour nom : BROUAGE !

Originally uploaded by charlotoframboise.

Blottie au coeur de la Charente Martime, en plein marais, quelque part entre Rochefort et Marennes (entre La Rochelle et Royan, pour ceux qui connaissent moins bien ce département), la citadelle de Brouage dévoile ses remparts et ses fortifications au détour d'un virage, et envoûte le visiteur par sa grâce et son calme (faible affluence touristique oblige)...

Mais j'arrête là ce descriptif d'office du tourisme au rabais, pour laisser la parole (façon de parler) au véritable office du tourisme, ainsi qu'à d'autres passionnés plus instruits, qui sauront présenter Brouage en termes plus férus que les miens.

- Le site de l'office du tourisme de Brouage : assez pauvrement présenté, il faut le reconnaître. Il n'est pas le meilleur ambassadeur de son sujet. Pour se faire une idée, je recommande plutôt les sites suivants.

- Un site dédié au tourisme sur la côte atlantique : de belles photos et une présentation limpide.

- Un peu d'histoire : séance de rattrapage.

- La maison Champlain, à Brouage : un petit reportage vidéo canadien.

- Un site bien fait : l'office du tourisme de la ville ferait bien de s'en inspirer...

- Brouage vue du ciel : merci Google Earth. Hélas, la vue n'est pas encore assez nette.

Amis québécois (et français aussi d'ailleurs), si vous passez dans le coin, faites un détour par Brouage, vous ne le regretterez pas. Et puis la région recèle de nombreuses autres merveilles ou curiosités (la maison de Pierre Loti à Rochefort, le fort Boyard, le château de la Roche Courbon, la corderie royale à Rochefort toujours, le chantier de l'Hermione, les arènes de Saintes, l'abbaye de Sablonceaux, le zoo de la Palmyre, Talmont, les grottes de Matata à Meschers, sans oublier bien sûr La Rochelle, l'île de Ré, ou encore l'île d'Oléron...).

En passant par là, buvez un coup de pineau à ma santé, offrez-vous quelques huîtres de Marennes-Oléron (tout de même meilleures que celles de Caraquet, cela va de soi :-)), et profitez sans retenue d'une côté préservée, à des tarifs qui restent (encore) raisonnables.

Et en rentrant au Québec, n'oubliez pas de faire passer la bonne parole.

Amen.

Originally uploaded by cforflikr.

vendredi, février 24, 2006

Le Québec à Paris... encore et toujours !

Le succès va finir par leur monter à la tête..
6 mois après leur précédente visite, qu'il faut croire triomphale, les Cowboys Fringants sont de retour en France pour une tournée qui les mènera - notamment - au Bataclan (Paris 11) deux soirs de suite, les mercredi 26 et jeudi 27 avril 2006.

Après Le Québec à Paris, et Le Québec à Paris... suite, les tounes québécoises sont donc de retour en France. Pour ceux que ça intéresse.

Pour les autres dates françaises (et européennes), il faut se référer au site des Cowboys.

mercredi, février 08, 2006

Mon petit lexique canadien :

A comme...
Acadie => juin 2005
Ashton => janvier 2005

B comme...
Baie des chaleurs => juin 2005
Bain de neige => février 2005
Baleines (Tadoussac) => septembre 2004
Bataille de boules de neige => décembre 2004
Bibittes => juin 2005
Bonhomme Carnaval => janvier 2005
Bonhomme de neige => décembre 2004
Boston (E.U.) => juillet 2005
Bougon (les) => janvier 2005

C comme...
Cabane à sucre => avril 2005
Cabot trail => juin 2005
Cantons de l'Est (Estrie) => septembre 2004
Canyon Ste-Anne => juin 2005
Cape Cod (E.U.) => juillet 2005
Cap Tourmente => avril 2005
Caribou => février 2005
Carnaval de Québec => janvier & février 2005
Cartes de crédit => octobre 2004
Centres commerciaux => décembre 2004
Chemins de fer => mai 2005
Chez son père => janvier 2005
Chutes de Montmorency => (été) septembre 2004 & (hiver) mars 2005
Citadelle de Québec => septembre 2004
Côte Nord => avril 2005
Course de canots => février 2005
Cowboys Fringants => mars 2005
Cuisine québécoise traditionnelle => novembre 2004
Cyclorama de Jérusalem => mai 2005

D comme...
Dreamcatcher => septembre 2004

E comme...
Epinette => février 2005

F comme...
Félix Leclerc => mars 2005
Festival des fanfares militaires (Québec) => août 2004
Festival d'été de Québec => juillet 2005
Festival du coureur des bois (St-Urbain) => septembre 2004
Festival "Montréal en lumières" => février 2005
Fête du Québec (St-Jean-Baptiste) => juin 2005
Fête du travail => septembre 2004
Fêtes de la Nouvelle-France => août 2005
Feux Loto-Québec => août 2005
Fjord du Saguenay => juin 2005
Frontière Canada - E.U. => septembre 2004 & juillet 2005

G comme...
Galeries de la Capitale => novembre 2004
Garderies d'enfants (CPE) => août 2004
Glissades (luge) => décembre 2004
Grands-mers de mai => avril 2005 (et oui :-))
Grèves => novembre 2004
Grosse-Île => juillet 2005
Guerre des tuques (la) => janvier 2005

H comme...
Halifax => juin 2005
Halloween => octobre 2004
Hiver => (début) décembre 2004 & (fin) mars 2005
Hockey sur glace => mars & avril 2005
Hopewell rocks (baie de Fundy) => juin 2005
Hôtel de glace => janvier 2005
Huîtres d'Acadie => décembre 2004

I comme...
Igloo => janvier 2005
Île aux Coudres => avril 2005
Île du Prince Edouard => juin 2005
Indiens / amérindiens => (Crees) février 2005 & (Hurons) cf. Wendake

J comme...
Jardins de Métis => juin 2005
Jour de la marmotte => février & mars 2005

K comme...
Kamouraska => avril 2005

L comme...
Lac St-Jean => mai 2005
La Ronde (Montréal) => juillet 2005
Littérature québécoise => novembre 2004 & janvier 2005
Louisbourg => juin 2005
Lovecraft => juillet 2005

M comme...
Marineland (Niagara Falls) => octobre 2004
Montréal => novembre 2004 & février 2005
Mont Tourbillon => janvier 2005
Motoneige => décembre 2004

N comme...
Neige => novembre & décembre 2004, janvier 2005
Niagara Falls => octobre 2004
Nunavut => janvier 2005

O comme...
Orignaux => juin 2005
Ottawa => octobre 2004

P comme...
Papinachois => avril 2005
Parc Forillon => juin 2005
Parc national de la Gaspésie => juin 2005
Patinage => octobre 2004 & janvier 2005
Pêche blanche => décembre 2004 & mars 2005
Peggy's Cove => juin 2005
Pont de la Confédération => juin 2005
Ponts couverts => septembre 2004
Port Royal => juin 2005
Poutine => novembre 2004
Providence (E.U.) => juillet 2005

Q comme...
Québec (ville de) => août 2004
Queues de castors => février 2005

R comme...
Raquettes => mars 2005
Root beer => février 2005

S comme...
Saison des couleurs => septembre 2004
Saison des sucres => mars 2005
Salem (E.U.) => juillet 2005
Site de la Nouvelle-France (St-Félix-d'Otis) => juin 2005
Ski => (le Relais) décembre 2004, (le Massif) janvier 2005 & (Stoneham + Mont Ste-Anne) mars 2005
Sloche => décembre 2004
Souper mystère => décembre 2004
St-Laurent gelé => décembre 2004 & février 2005

T comme...
Tadoussac => septembre 2004
Températures => décembre 2004, janvier & avril 2005
Toronto => octobre 2004 & mai 2005
Tour Martello (2) => décembre 2004
Traîneau => décembre 2004, février & mars 2005
Transcanadien => mai 2005
Trois-Rivières => novembre 2004

V comme...
Valcartier => décembre 2004
Vancouver => juin 2005
Vêtements d'hiver => octobre 2004
Victoria => juin 2005
Village fantôme de Val-Jalbert => mai 2005
Village historique Acadien (Caraquet) => juin 2005
Village québécois d'antan (Drummondville) => juin 2005

W comme...
Wendake => septembre 2004 & avril 2005

Z comme...
Zoo de St-Félicien => mai 2005

Quoi ???
Pas de U, de X ni de Y dans mon petit lexique du Canada ???
C'est sûr maintenant : il va falloir y retourner pour combler ces lacunes ! :-)

mercredi, janvier 11, 2006

Le Québec à Paris... suite.

Séance de rattrapage pour ceux qui, comme moi, sont passés à côté de leur concert automnal (cf. entrée "Le Québec à Paris"), ou bien piqûre de rappel pour ceux qui les auraient découverts et appréciés à cette occasion :

Les Trois Accords (groupe québécois originaire de Drummondville, jusqu’à lors uniquement réputée pour son "Village Québécois d’Antan") seront à l’Elysée Montmartre le 3 février prochain.
J’avais bien dit que leur power-pop festive les ramènerait dans la ville des lumières…:-)
Pour les non parisiens, ce concert fait partie d’un tournée hexagonale. Toutes les dates sont ici.
A bon entendeur !

mardi, janvier 03, 2006

Expatriation...

Je rebondis sur un article de Bruno Savy, relatif à l'attrait indéniable, et difficilement résistible, qu'exerce le Canada en général, et le Québec en particulier, sur l'âme française en mal d'espace, d'aventure, de tranquillité... et de changement de vie !
Dans son texte, Bruno évoque principalement les raisons matérielles qui sont susceptibles de venir refroidir les ardeurs d'expatriation des français déjà plus ou moins confortablement "établis" dans la vie active en France.

Si je partage totalement son point de vue que quelques orignaux et ours bruns égaillés dans des espaces infinis ne valent quand même pas nos nombreux avantages sociaux à la française, il me semble que d'autres motifs, plus psychologiques ceux-là, freinent également les velléités d'émigration au départ de la France (ou d'un autre pays), fut-ce pour faire son nid dans un coin aussi douillet que la belle province.

Pendant un an, nous avons croisé un nombre important d'immigrants au Québec, majoritairement originaires d'Europe (au premier rang : la France), mais aussi, pour certains, des Etats-Unis (aussi étonnant que cela puisse paraître : des démocrates en ruptures de ban avec leur chef d'Etat), ou encore d'Afrique.
Au fil de ces rencontres, et des discussions engagées sur le sujet avec ces cobayes bienveillants, une certitude a fini par se faire jour dans mon esprit indécis : si elle n'est pas motivée par des raisons économiques (ou religieuses) très fortes, l'expatriation définitive est une illusion qui devient tôt ou tard douloureuse.
Et même dans ces deux cas, lorsque l'immigrant fuit une crise économique désespérante ou recherche une plus grande liberté de culte, la première génération d'immigrants est toujours plus ou moins une génération sacrifiée.
Ecartelés entre deux pays, entre deux cultures, les jambes en grand écart au dessus d'un océan immense dans le cas qui nous intéresse présentement, les immigrants de la première génération ressentent invariablement une certaine forme de mal du pays, un spleen qui s'abreuve à la source des amis progressivement perdus de vue, des parents vieillissants qui se sentent éloignés (pour ne pas dire délaissés), des références culturelles qui finissent toujours par manquer, des souvenirs nationaux qui inspirent une nostalgie lancinante...
Si les choses ne sont pas forcément plus évidentes pour la seconde génération d'immigrants (on le voit bien en France avec les beurs de seconde génération, déchirés entre un pays de naissance qui les accepte plus ou moins spontanément, et un pays d'origine qui ne les reconnaît plus, ou dans lequel ils ne se reconnaissent pas), celle-ci a au moins l'avantage de se construire dès le départ dans sa nouvelle terre, et de pouvoir se forger une histoire, des références, un tissu social, bien implanté dans son milieu de vie.

A force d'entendre des immigrants me décrire à quel point ils en étaient arrivés à regretter leur pays d'origine (souvent sur la base d'un souvenir idéalisé.. comme ils idéalisaient au départ leur pays d'adoption), à déplorer le temps passé au loin sans voir vieillir parents et/ou amis, les uns au bout de quelques années seulement, les autres au bout de plusieurs décennies, je suis arrivé à la conclusion que l'expatriation définitive était un rêve.

Ce qui ne signifie pas pour autant, loin de là, que je ne crois pas en l'expatriation provisoire. Bien au contraire. Circonscrite dans le temps (d'une durée variable selon l'âge, la situation, le contexte personnel, familial...), elle me semble source d'un indéniable enrichissement culturel et intellectuel. En connaissant autrui, ailleurs, on apprend sans nul doute à se connaître soi même, et je ne saurais trop conseiller à chacun de se frotter à cette merveilleuse expérience.
Simplement, l'inéluctabilité du retour constitue à mon sens le garde fou contre une certaine forme de désenchantement.

Alors bien sûr, si l'on ajoute à ces considérations "mentales", des états d'âme plus matériels, liés à la perte d'une situation (il faut en moyenne deux ans aux immigrants français pour retrouver le niveau de vie auquel ils ont renoncé en immigrant, ce qui signifie que pendant deux ans, ils vivent moins bien au Québec qu'en France), à la protection sociale française (perso, je me dis qu'il vaut peut-être mieux passer quelques semaines ou mois au chômage pour se donner le temps de retrouver un job intéressant, plutôt que vivre avec la garantie de retrouver tout de suite un "mac'job"), au système de soins solidaire (l'expérience des frais dentaires au Canada est un classique... j'avais entendu là-bas une histoire analogue), on comprend aisément que certains y réfléchissent à deux fois (et même à trois, ou quatre) avant de faire le grand saut.

Ce qui est amusant, c'est que pendant cette année passée au Québec, j'ai rencontré également nombre de québécois qui fantasmaient littéralement sur la France. De là à penser que l'on voit toujours l'herbe plus verte dans le champ du voisin, il n'y a qu'un petit pas...
Entre ces innombrables collègues québécois qui m'affirmaient, à moitié sur le ton de la plaisanterie, qu'ils adoreraient échanger leur situation québécoise avec ma situation parisienne, cette gestionnaire qui me disait qu'elle gardait un somptueux souvenir de Paris, où elle avait eu l'impression de se déplacer "dans une carte postale", ces autres collègues qui louaient cette France dans laquelle on a "l'impression de changer de pays à chaque fois qu'on change de région", je me suis fait l'effet d'un privilégié de la vie qui s'ignorait superbement.

Pour modérer quelque peu mes affirmations, et remettre un brin de baume au coeur de ceux qui s'imaginent qu'ils partent pour la vie, je conclurai en précisant que ce qui précède relève d'une analyse et d'un avis hautement personnel, qui n'exclut en aucune façon les exceptions au principe.
Enfin, nul doute qu'Annie, dont la fidélité n'a d'égale que l'impartialité de jugement, aura une opinion pertinente à faire valoir en la matière, en sa qualité de québécoise expatriée avec un français dans un lointain pays d'Europe centrale.

lundi, décembre 12, 2005

Un petit peu de couleur...

Pour ceux qui aiment les images autant (sinon plus) que les textes, j'ai étoffé la galerie photo (colonne de droite, diapositives flikr), avec quelques clichés canadiens supplémentaires.





mercredi, décembre 07, 2005

Vrai ou faux ? (6)

Les Québécois sont tous parfaitement bilingues anglais – français : VRAI ou FAUX ?

Faux.
Bon, je vais cette fois tenter de modérer quelque peu mes propos, pour ne pas m'attirer une nouvelle fois les foudres de la gardienne du temple Annie... ça m'a suffi de me faire traiter de "parisien" une fois... il ne faudrait pas y rajouter de nouveaux griefs liés à la légendaire arrogance française.. (ceci dit en toute amitié vis à vis d'Annie, et du V qui a rajouté un peu de vinaigre sur la plaie...;-))
Pour en revenir au sujet de ce vrai ou faux...
On pourrait être tenté de croire que, dans un pays officiellement bilingue, les Québécois, peuple à part de l'amérique du nord, maîtrisent les deux langues avec une aisance enviable.. Il n'en est rien. Du moins si je me fie à ce que j'en ai vu et entendu, ainsi qu'à ce qui m'en a été expliqué sur place. D'abord, le Québec est une province officiellement et exclusivement francophone. C'est même la seule ! Depuis que le PQ (on ne rit pas, c'est le nom officiel du grand parti souverainiste québécois... impayable vu de France) a tordu le coup de la langue anglaise en 1977 avec la loi 101, le français écrase l'anglais dans les rues et sur les façades du Québec (comme dans les affaires... véritable révolution culturelle de l'époque), et cet état de fait a sonné le glas d'une certaine idée de mixité des langues.
Près de 30 ans plus tard, on rencontre de nombreux québécois qui ne parlent pas ou peu anglais. Ce qui ne les empêche pas de trouver du travail et d'être pleinement épanouis dans leur société..
A l'inverse, et c'est encore plus surprenant, dans cette province qui revendique une francophonie hégémonique, on trouve encore de nombreux québécois anglophones qui ne parlent eux, pas un mot de français.
Mais les deux communautés ne se mélangent guère.. et il y a fort à parier que la souveraineté inéluctable du Québec (pour les plus optimistes) provoquera l'exode définitif de ces survivants de l'ère pré-PQ !
Il y a du coup au Québec des universités totalement anglophones (Concordia, Mac Gill...), qui contre balancent les grandes universités francophones (Laval, UQAR, UQAM...).. et ces dernières imposent un test de français préalable à tous leurs étudiants.
Il n’en demeure pas moins que dans leur grande majorité, les Québécois sont bien à l’aise dans les deux langues, ce qui constitue à n'en pas douter un sérieux atout dans le monde moderne.

Sur la question de savoir si les Québécois parlent un meilleur français que les Français eux-mêmes, je me suis déjà exprimé dans un chapitre précédent (Aparté linguistique : les étranges rapports entre le québécois et le français), auquel je renvoie le lecteur curieux.

En réalité, s'il y a des francophones partout au Canada, et notamment en nombre important au Manitoba (grosse communauté à Winnipeg), en Ontario (à la frontière du Québec), en Nouvelle-Ecosse (Acadie), sur l'Île du Prince Edouard (Acadie again) ou au Nunavut, la seule province canadienne qui se soit officiellement déclarée bilingue est le Nouveau-Brunswick. On y trouve donc, pour paraphraser une collègue québécoise "des francophones parlant mal anglais, et des anglophones parlant mal français"..
Mais surtout, ce qui est curieux, c'est de constater comment se reportent les complexes... Si les Québécois se sentent un peu complexés par rapport aux Français dans l'usage de la langue (cf. débat sur le joual), ils prennent leur revanche avec les Acadiens, dont ils raillent gentiment l'accent et la maîtrise du français.
Ce sont leurs Belges... ou leurs Suisses à eux, quoi.

Pour conclure, j'ajouterai que le bilinguisme officiel dans les institutions fédérales a un coût (on le voit bien avec les questions de traductions - amplifiées par la grande diversité des langues européennes - au niveau des institutions de l'Europe) et des détracteurs... une frange politique qui se recrute parmi les conservateurs anglophones est même tout à fait hostile à ce bilinguisme.
Nul doute qu'ils détiennent, sans s'en douter, les clés de la souveraineté québécoise.

lundi, novembre 28, 2005

Vrai ou faux ? (5)

L'hiver québécois est très dur et très long : VRAI ou FAUX ?

Ahem... faux ?
Bien sûr, tout est relatif.
Les mêmes caractéristiques transposées à l'hiver Bordelais rentreraient immédiatement dans les annales.. mais en allant au Québec, je m'attendais à bien pire ("mon pays, c'est l'hiver".. ce genre de choses..).
Qu'ai-je trouvé au final ?
D'abord un hiver qui dure bien moins que 6 mois !
À mon plus grand regret d’ailleurs. Pour nous, l’hiver tel qu’on se l’imagine, c’est à dire froid et enneigé, a commencé début décembre, pour s’achever fin mars, soit à peine 4 petits mois. Bien sur la situation varie selon les régions du Québec, mais à Montréal notamment, où convergent 99% des immigrants, il est encore plus court.

Ensuite des températures hivernales plongeant très rarement en dessous des –40 degrés !
Dans le sud du Québec (vallée du Saint-Laurent), les températures hivernales tournent plutôt autour des –15 / -25, facteur vent compris. Les températures plus basses restent assez rares, et le mercure est facilement capable de repasser au-dessus de 0 en plein hiver. On frise alors la canicule.
Et -25 degrés, c'est franchement très supportable. C'est même largement plus agréable qu'une température française de 0/+5 agrémentée de pluie.
Au risque de me répéter, j'insiste sur le fait que jamais nous n'avons passé autant de temps en extérieur pendant une saison hivernale qu'en ce Québec enneigé et froid.

Je compte bien sur Annie pour remettre ces affirmations en perpective avec les grands froids qui sévissent probablement dans le nord du Québec.. mais pour le peu d'habitants que cela concerne là-bas, ce ne sont pas des statistiques représentatives du Québec.
Et puis, avec un peu de chance, l'hiver qui démarre en ce moment au Québec (un rien plus précoce que l'an passé) me fera peut-être mentir, en maintenant les Québecois pendant 6 longs mois à -50 degrés celsius...
Mais j'ai de gros doutes.