Sans Brouage, pas de Québec !
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le blog venu du froid a joué les prolongations...
Initialement conçu comme un objet virtuel à durée de vie limitée (équivalente à la durée de notre aventure québécoise), il a finalement trouvé, avec ma bienveillante complicité, le moyen de survivre en sursis quelques mois de plus (un an, presque jour pour jour, finalement).
Le temps approche donc où il faudra me résoudre à tirer le rideau, et à renvoyer dans les limbes de la toile électronique ces petits billets qui m'ont permis de faire partager, aux proches ou aux moins proches, les joies et les surprises de cette vie outre atlantique.
En attendant cette échéance prochaine (sur laquelle je garde toutefois un contrôle certain ;-)), je souhaite profiter de ce support, qui reçoit encore - à ma plus grande surprise - de régulières visites, pour réparer une injustice.
Au fil de mes conversations avec les Québécois de souche, je me suis aperçu que bien peu savaient où se situait le berceau de leur "capitale nationale", et partant de leur belle province.
Bien sûr, tous ou presque connaissaient l'émissaire de François 1er, Jacques Cartier, avec ses origines Malouines, auxquelles ils ne manquaient pas de rendre un hommage appuyé à l'occasion de leurs séjours dans l'hexagone.
Une manne pour la cité bretonne, qui ne se prive pas d'exploiter cet héritage inespéré.
Tous ou presque toujours savaient qu'ils devaient la création de leur ville historique à un certain Samuel de Champlain... et certains (plus rares) savaient même que Samuel de Champlain agissait sur mandat de Sieur Pierre Duga de Mons. Bien.
Mais pratiquement aucun n'était capable de citer la ville de naissance de Champlain, sans qui, il ne faut pas se le cacher, le Québec ne serait guère plus avancé aujourd'hui qu'il n'était en 1535, après les voyages exploratoires de ce bon Jacques.
Car ce dernier, vexé d'avoir succombé à l'illusion des diamants du Canada, et frustré de n'avoir point débusqué le passage espéré vers la Chine, ne marqua jamais aucune intention de contribuer à l'essor de ces terres lointaines et glacées.
Bien sûr, je n'irai pas jusqu'à soutenir que sans Champlain, le Canada serait encore la terre bénie des seuls amérindiens et des orignaux (le voisin anglo-américain aurait tôt ou tard fait main basse sur les forêts et les lacs), mais j'affirme, sans hésitation aucune, que le Canada français doit essentiellement sont existence et son développement aux efforts de ce bon Samuel.
C'est donc à lui, bien avant Jacques Cartier, que doivent aller les témoignages de reconnaissance des Québécois.
C'est donc dans sa ville natale que doivent absolument se recueillir, en pélerinage plus ou moins spirituel, les québécois en visite en Europe.
Et, coup de bol, la ville de naissance de Champlain est une merveilleuse cité fortifiée encore largement inconnue et donc (ou car) mésestimée, qui a pour nom : BROUAGE !
Originally uploaded by charlotoframboise.
Mais j'arrête là ce descriptif d'office du tourisme au rabais, pour laisser la parole (façon de parler) au véritable office du tourisme, ainsi qu'à d'autres passionnés plus instruits, qui sauront présenter Brouage en termes plus férus que les miens.
- Le site de l'office du tourisme de Brouage : assez pauvrement présenté, il faut le reconnaître. Il n'est pas le meilleur ambassadeur de son sujet. Pour se faire une idée, je recommande plutôt les sites suivants.
- Un site dédié au tourisme sur la côte atlantique : de belles photos et une présentation limpide.
- Un peu d'histoire : séance de rattrapage.
- La maison Champlain, à Brouage : un petit reportage vidéo canadien.
- Un site bien fait : l'office du tourisme de la ville ferait bien de s'en inspirer...
- Brouage vue du ciel : merci Google Earth. Hélas, la vue n'est pas encore assez nette.
Amis québécois (et français aussi d'ailleurs), si vous passez dans le coin, faites un détour par Brouage, vous ne le regretterez pas. Et puis la région recèle de nombreuses autres merveilles ou curiosités (la maison de Pierre Loti à Rochefort, le fort Boyard, le château de la Roche Courbon, la corderie royale à Rochefort toujours, le chantier de l'Hermione, les arènes de Saintes, l'abbaye de Sablonceaux, le zoo de la Palmyre, Talmont, les grottes de Matata à Meschers, sans oublier bien sûr La Rochelle, l'île de Ré, ou encore l'île d'Oléron...).
En passant par là, buvez un coup de pineau à ma santé, offrez-vous quelques huîtres de Marennes-Oléron (tout de même meilleures que celles de Caraquet, cela va de soi :-)), et profitez sans retenue d'une côté préservée, à des tarifs qui restent (encore) raisonnables.
Et en rentrant au Québec, n'oubliez pas de faire passer la bonne parole.
Amen.